February 14, 2024
The most beautiful and passionate French love letters from famous people

Famous French Love Letters

Transcript:

Chères auditrices et chers auditeurs, quoi de mieux (what could be better), pour célébrer ce mois de l’amour, que d’écouter quelques extraits de lettres enflammées (passionate letters). Celles de personnalités célèbres qui ont marqué leur temps. A savourer sans modération.

Victor Hugo, écrivain célèbre dans le monde entier, fut aussi (was also) un homme amoureux. Très amoureux. Il paraitrait qu’avec son amante (mistress), la comédienne Juliette Drouet, ils auraient échangé plus de 23 000 lettres d’amour.

Celle-ci a été écrite dans la nuit du 17 au 18 février 1841 par l’écrivain. Je la trouve à la fois chaste et un brin malicieuse (a bit mischievous).

« T’en souviens-tu, ma bien-aimée ? Notre première nuit, c’était une nuit de carnaval, la nuit du mardis-gras de 1833. On donnait je ne sais dans quel théâtre je ne sais quel bal où nous devions aller tous les deux, et nous manquâmes (that we missed) tous les deux. (J’interromps ce que j’écris pour prendre un baiser sur ta belle bouche, et puis je continue.) Rien, pas même la mort, j’en suis sûr, n’effacera en moi ce souvenir. Toutes les heures de cette nuit-là traversent ma pensée en ce moment l’une après l’autre comme des étoiles qui passent devant l’œil de mon âme. Oui, tu devais aller au bal, et tu n’y allas pas, et tu m’attendis, pauvre ange que tu es de beauté et d’amour. Ta petite chambre était pleine d’un adorable silence. Au dehors, nous entendions Paris rire et chanter et les masques passer avec de grands cris. Au milieu de la grande fête générale, nous avions mis à part et caché dans l’ombre (we had set apart and hidden in the shade) notre douce fête à nous. Paris avait la fausse ivresse (the fake exhilaration), nous avions la vraie. »

*

Un peu plus tôt, durant l’année 1833, Alfred de Musset, écrivain célèbre lui aussi et grand séducteur, se jette à l’eau (takes the plunge). Il déclare sa flamme (literally declares his flame, i.e declares his love) à une femme passionnée, indépendante, collectionneuse d’amants (lovers) et elle-même femme de lettres : la belle Amandine Aurore Lucile Dupin, plus connue sous le nom de George Sand.

« Mon cher George. J’ai quelque chose de bête (silly) et de ridicule à vous dire. Je vous l’écris sottement (stupidly), au lieu de vous l’avoir dit, je ne sais pourquoi, en rentrant de cette promenade. J’en serai désolé ce soir. Vous allez me rire au nez (laugh in my face), me prendre pour un faiseur de phrases (a phrasemonger) dans tous mes rapports avec vous jusqu’ici. Vous me mettrez à la porte (you will throw me out) et vous croirez que je mens (I lie). Je suis amoureux de vous. Je le suis depuis le premier jour où j’ai été chez vous. »

C’est franc et direct et cela fait mouche (it hits the target). Alfred et George se lancent dans une idylle passionnelle.

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Ces deux-là aussi ont marqué la littérature par leur histoire d’amour dévorante. Arthur Rimbaud, poète, tombe amoureux de Paul Verlaine, poète mais homme marié. Leur passion sera destructrice (devastating) et leurs lettres cyniques et arrogantes ! Et un peu méchantes…comme celle-ci.

« Cher ami, j'ai ta lettre datée « En mer ». Tu as tort (you are wrong), cette fois, et très tort. D'abord, rien de positif dans ta lettre : ta femme ne viendra pas, ou viendra dans trois mois, trois ans, que sais-je ? Quant à claquer (to kick the bucket), je te connais. Tu vas donc, en attendant ta femme et ta mort, te démener (to exert yourself), errer (wander), ennuyer des gens. Quoi ? Toi, tu n'as pas encore reconnu que les colères étaient aussi fausses d'un côté que de l'autre ! Mais c'est toi qui aurais les derniers torts, puisque, même après que je t'ai rappelé, tu as persisté dans tes faux sentiments. Crois-tu que ta vie sera plus agréable avec d'autres que moi ? Réfléchis-y ! — Ah ! Certes non ! — Avec moi seul tu peux être libre, et, puisque je te jure d'être très gentil à l'avenir, que je déplore (I am sorry for) toute ma part de torts, que j'ai enfin l'esprit net, que je t'aime bien, si tu ne veux pas revenir, ou que je te rejoigne (that I join you), tu fais un crime, et tu t'en repentiras de LONGUES ANNÉES, par la perte de toute liberté, et des ennuis (troubles) plus atroces (horrible) peut-être que tous ceux que tu as éprouvés (all those you already experienced). Après ça, resonge (rethink) à ce que tu étais avant de me connaître. Quant à moi, je ne rentre pas chez ma mère. Je vais à Paris. Je tâcherai (I will try) d'être parti lundi soir. Tu m'auras forcé à vendre tous tes habits, je ne puis faire autrement. Ils ne sont pas encore vendus, ce n'est que lundi matin qu'on me les emporterait. Si tu veux m'adresser des lettres à Paris, envoie à L. Forain, 289 rue St-Jacques, pour A. Rimbaud. Il saura mon adresse. Certes, si ta femme revient, je ne te compromettrai pas (I won’t jeopardize you) en t'écrivant, — je n'écrirai jamais. Le seul vrai mot, c'est : reviens, je veux être avec toi, je t'aime. Si tu écoutes cela, tu montreras du courage et un esprit sincère. Autrement (Otherwise), je te plains (I feel sorry for you). Mais je t'aime, je t'embrasse et nous nous reverrons. »

Rimbaud à Verlaine, Londres, le 7 juillet 1873

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Au début du XIXème siècle, le poète Guillaume Apollinaire tombe amoureux fou (falls madly in love) de la première femme aviatrice, la comtesse Louise de Coligny-Châtillon qui lui inspirera les magnifiques « poèmes à Lou ». La lettre que j’ai choisie est bien coquine (naughty) pour l’époque. Non ?

« Oui, ma Lou, tu es ma Lou à moi, ma chose vivante que j'aime infiniment, mon bijou précieux, ma petite perle ronde comme ton derrière (bottom), comme tes deux petits seins (breasts) infiniment jolis et si joliment fleuris de deux roses sans épines (without thorns). Tu te donnes toute (you give yourself fully) et je te prends toute comme tu te donnes ma toute chérie, oui, nous sommes ensemble pour toujours oui, tu m'as tout dit, et tu es si à moi et si en moi que tu devines tout de moi. Il y a une correspondance unique et inouïe (incredible) entre nos âmes. Non, je n'ai plus de noir (I don’t feel blue anymore) après tes lettres et tu me rends infiniment heureux. Ne sois pas triste, mon Lou. Ne sois pas triste puisque je ne suis plus triste. »

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L’amour inspire aussi les artistes. Dans l’entre-deux guerres, Edith Piaf fait chavirer les cœurs (literally capsizes hearts, i.e turns hearts upside down)  ! Elle est connue bien sûr pour sa voix si particulière et ses chansons inoubliables mais aussi pour ses conquêtes. Une croqueuse d’hommes (a man-eater), cette Edith. Mais son grand amour, c’est Marcel Cerdan, un boxeur champion du monde. Ils s’adorent et aiment s’écrire des lettres. En voici une signée de la chanteuse.

 « Dès que je pense qu'une chose peut te faire de la peine (may hurt you), même si tu ne le sauras jamais eh bien, il n'y a rien à faire, c'est plus fort que moi, je ne peux pas la faire. J'imagine tes beaux yeux chéris posés sur moi et j'ai comme l'impression d'être mise à nu (to be exposed). (…) Vrai de vrai, tu m'as bien eue ! Chéri ! N'oublie pas tes médailles, pense à moi. (…) Mon petit que j'adore, à tes pieds que j'aime, je suis à toi, tout à toi. Mon souffle (breath) est lié au tien (is connected to yours). Je suis tout ce que tu veux, ton esclave, ta servante, ta maîtresse et surtout celle qui t'aime. Oh ! Qui t'aime, plus que jamais. Personne ne t'a aimé et ne t'aimera jamais plus que moi. (…) Je t'aime, t'aime, t'aime. »

Moi.

*

Je vais vous faire un cadeau. Ce qui suit n’est pas une lettre mais un petit bijou. En tout cas, c’est sûr, si vous avez envie de déclarer votre amour en français ce poème est fait pour vous. Il est signé Jacques Prévert.

Trois allumettes (matches) une à une allumées (lighted) dans la nuit

La première pour voir ton visage tout entier

La seconde pour voir tes yeux

La dernière pour voir ta bouche

Et l’obscurité (darkness) tout entière pour me rappeler (to remind myself) tout cela

En te serrant dans mes bras (while holding you in my arms).

Je suis sûre que ces quelques phrases feront de vous le héros ou l’héroïne de ce mois de l’amour !

Catherine - Prêt à Parler Team

Catherine

Après une enfance et une adolescence en Afrique, Catherine a étudié le théâtre et la littérature en France. Elle « est montée » à Paris et a été comédienne pendant 15 ans.

Aujourd’hui elle est professeur. Elle vit entre Paris et l’Andalousie.

Elle aime toujours jouer avec les mots et avec sa voix pour faire partager son amour du Français.

" Parler une langue c’est exprimer des goûts, des émotions, des opinions…et c’est aussi physique ! On doit s’entrainer comme un sportif ou comme un acteur 🙂 "

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